West Side Story

«Phénomène unique dans l’histoire des comédies musicales, avec plus de 54 millions de spectateurs tombés sous le charme des personnages et d’une intrigue irrésistibles, «Mamma Mia!» est pour la première fois à Lausanne!» Ainsi était présentée en 2016 la venue de la comédie musicale créée autour des plus grands titres du groupe ABBA.

Le Théâtre de Beaulieu, le plus grand de Suisse, plaçait ainsi Lausanne à côté de New York ou de Londres sur la liste des villes à avoir accueilli ce spectacle. Une tradition de longue date entre la magnifique salle lausannoise et les comédies musicales, puisque ont également été offerts aux spectateurs «Cats», «Stomp» ou «Les Misérables».

Ce genre est encore davantage à l’honneur depuis l’association, en 2016, entre la Fondation de Beaulieu – propriétaire du site – et l’organisateur de concerts et de spectacles Opus One. «Opus One propose chaque année une grande comédie musicale, qui devient ainsi un de nos rendez-vous annuels, au même titre que d’autres grands événements, comme la venue du Béjart Ballet», se réjouit Florence Favrod, directrice du Théâtre de Beaulieu.

Les travaux de rénovation du théâtre, qui ont coûté 43 millions, amèneront un plus incontestable dans le plaisir des spectateurs. «C’est la magie de cette salle: une impression de grande proximité entre le public et la scène, alors qu’il y a 1600 places! Tout contribue à déployer la magie nécessaire pour que le spectacle rencontre le public», souligne Florence Favrod. Qui détaille quelques-unes des rénovations: la nouvelle machinerie scénique et le traitement acoustique, bien sûr. L’ondulation de milliers de lames de bois, qui forment une sorte de coupole au plafond, contribue certainement au confort auditif.

Le grand plateau était en pente, il a été mis à plat. Mais que les spectateurs du parterre ne craignent pas pour autant de moins voir ce qui se passe sur scène: cette dernière a été rabaissée afin d’offrir une meilleure visibilité aux premiers rangs. Et pour améliorer également la vue des rangs suivants, le sol de la salle a été davantage incliné.Il ne reste plus rien de l’ancien intérieur, exception faite de la pièce maîtresse donnant son identité au lieu: cœur patrimonial du théâtre, l’emblématique lustre – restauré – trône toujours au plafond. Les appliques, aux murs, forment de petites touches de rappel de ce majestueux luminaire.Le nombre de places a diminué (1874 par le passé, contre 1623 désormais, personnes à mobilité réduite incluses), ce qui permettra aux spectateurs de jouir de davantage de place pour leurs jambes.«C’est l’Olympia, à l’échelle de la Suisse romande!» s’est réjoui Grégoire Junod, syndic de Lausanne, lors de la présentation du lieu rénové à la presse. Une expression non galvaudée: de très nombreux artistes célèbres ont en effet foulé le sol de la salle lausannoise (lire ci-dessous).

Des pointures ont foulé les planches de «l’Olympia romand». Impossible de toutes les citer, tellement la liste est longue depuis 1954!

Signalons, côté chanson française, les figures mythiques de Barbara, Edith Piaf, Jacques Brel, Georges Brassens et Charles Trenet. Sans oublier la bête de scène des aficionados, Johnny Hallyday. Charles Aznavour et Claude Nougaro ont également chanté au Théâtre de Beaulieu, tout comme Claude François, Dalida, Michel Polnareff, Françoise Hardy et Jacques Dutronc. Ils ont été pléthore, de Serge Gainsbourg à Jean Ferrat, en passant par Francis Cabrel et Patrick Bruel.

Parmi les anglophones, s’y sont produits les mythiques B.B. King, Count Basie, Louis Armstrong, Ray Charles et Ella Fitzgerald; figures du jazz, le saxophoniste de légende Charlie Parker et le clarinettiste Sidney Bechet; un groupe historique comme The Platters et la diva Petula Clark; dans une veine plus pop, Midnight Oil, Johnny Clegg et Roxette.

Au niveau humour, outre les grosses pointures de la scène suisse (de Yann Lambiel à Marie-Thérèse Porchet), les humoristes français sont également venus à Beaulieu: les iconiques Raymond Devos, Thierry Le Luron et Fernand Raynaud; les désormais classiques Pierre Palmade, Dany Boon, Laurent Gerra et Jean-Marie Bigard. Mais aussi la plus jeune génération comme Jamel Debbouze, Michaël Youn et Eric & Ramzy, pour ne citer qu’eux.